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  • Writer's pictureLe Grand Mot Dit

JE DÉTESTE LES "HATERS"

Je n'ai pas dormi ! Tellement pas que j'ai l'impression de m'être rencontré moi-même dans le couloir menant à ma chambre. Mes yeux se foutent de moi et ne veulent pas rester ouverts. J'utilise la technique "chauve-souris" , je lance des sonars sur les murs pour savoir où je m'en vais. Mais je ne maîtrise pas la technique faut croire... Mes orteils semblent chercher tous les coins de murs et de meubles. J'essaie encore d'ouvrir les yeux, mais le droit semble regarder en haut tandis que le gauche se dirige vers le bas. C'est pas beau à voir.

Je me fais un café, à tâtons, et après quelques gorgées, mes neurones se connectent les unes après les autres... tranquillement... J'ai l'air du paresseux dans le film Zootopia. Le premier café terminé, mes fonctions sont presque entièrement téléchargées. J'ouvre mon ordinateur et c'est là que je me rends compte que mon bras gauche est dans les airs, appuyé sur ma tête. Allez donc savoir pourquoi. Probablement qu'il s'est dit "Il n'a pas besoin de moi tout de suite, il est droitier, je peux me rendormir". Je l'ai fait descendre de là et je l'ai secoué un peu pour qu'il se réveille. Ça n'a pas fonctionné tout de suite. On m'a souvent dit "Ton corps te parle, écoute-le !" . Mais lui, il ne m'écoute pas du tout, c'est plutôt injuste. Remarquez qu'il y a pire dans la vie...

Donc, devant mon ordinateur, je commence ma journée comme je le fais toujours, en lisant les infos. J'aime bien savoir ce qui se passe. J'en prends, j'en laisse et je vérifie les sources, juste pour être certain. Mais ce matin, j'ai le voyage dans la lune gratuit et à volonté je crois bien. Je réussis même à imaginer des choses complètement loufoques comme Donald Trump en président des États-Unis… Je ris aux éclats devant mon absurdité... Puis je me rends compte que c’est réel ! Moi qui, depuis deux ans, croyais qu’il faisait partie d’une nouvelle télé réalité humoristique, un genre de parodie complètement déjantée où j'attendais toujours que Kim Kardashian apparaisse à un moment donné. Mais non, ils en sont rendu là, les États-Uniens ! Un bouffon orange qui semble être le seul à croire ce qu’il dit. Un “hater” (détesteur ?) à la Maison Blanche ! Comme tous les “haters”, il n’est pas subtile pour cinq cents, il n’a jamais rien pour appuyer ses dires, ses pseudos-statistiques et ses déclarations flamboyantes. Non mais quand on en est rendu à s'ennuyer de Bush, y a un sérieux problème.

Ce qui m'a amené à chercher des “haters” sur les réseaux sociaux et les sites d'informations. Je me suis limité à ça parce que déjà, juste à lire deux ou trois lignes, l'agressivité que tout ça dégageait me donnait envie de casser le gueule à quelqu'un. Peu importe la nouvelle sur le site de Radio-Canada, TVA, La Presse et tout le reste, peu importe le statut sur Facebook, il y en a toujours au moins un ou une qui n'a pas déjeuné santé et qui se défoule allègrement, sans avoir fait le tour du dossier, souvent n'ayant lu que le titre ou la première partie de la phrase. On assiste alors à la naissance de centaines d'avocats de salon, de pseudo psychologues de la "shed" d'en arrière et d'enragés de la vie. C'est laid, très laid. Et t'as beau essayer de leur faire comprendre que ce qu'ils viennent de dire ne se tient pas debout, c'est là que les cyber-Hulk tournent au vert. Ce serait si simple de faire une mini-introspection et de se dire qu'on a peut-être exagéré, mais non, on y va de la manière forte, des insultes les plus crues aux arguments les plus stupides. Juste pour ne pas avoir tort. (Ah ben, ça parle au câline, je viens de décrire Donald Trump ! ).

Imaginez, j'ai osé reprendre un usager sur une information erronée qu'il postillonnait sur un fil d'actualité. Misère ! C'est comme si j'avais insulté ses ancêtres ! Le chapelet d'insultes que j'ai reçu... Même Éric Lapointe aurait été offusqué comme une Jeannette de lire un tel langage. Souvenez-vous, je n'étais pas totalement réveillé... Mais mon sourcil droit, lui, s'est animé tout d'un coup. Il formait une arche parfaite presque jusqu'à la base de mon cuir chevelu, ayant l'air de dire "Non mais c'est à moi que tu dis ça ?". Mon premier réflexe a été de ne pas avoir de réflexe du tout. Puis, j'ai senti la pression partir du nombril pour escalader en intensité et en rougeur... Rendue au front, elle était devenu presque violet. Et le violet, ce n'est pas du tout dans ma palette ! J'ai sourit hypocritement, j'ai regardé par la fenêtre, j'ai pris une grande respiration en observant un écureuil traverser la cour arrière sur un fil électrique. Plus j'essayais de me calmer, moins j'avais envie que l'écureuil s'électrocute. Les doigts me chatouillaient, ils avaient cette folle envie d'écrire un char d'insanités (Parce qu'ils en sont tellement capables, mes doigts). Mais ma raison (ah, celle-là !) me dictait de prendre mon gaz égal pour ne pas entrer dans le même jeu que cet imbécile heureux. Donc, avec le plus grand calme, je n'ai répondu qu'avec un émoji d'une pierre de curling. Il m'a écrit un charmant "Ça veut dire quoi, ça, le cave ?". J'ai enchaîné avec un autre émoji de papillon. Et, magie, il n'a répondu qu'un "T'es débile" puis plus rien... Mes arguments graphiques étaient plus forts que son vomi littéraire !

Bref, j'en suis venu à me dire que si on organisait un gros congrès de "haters", il n'y aurait pas un chat qui s'y présenterait. Parce que premièrement, tout se passe derrière un écran, confortablement assis, inactif et à visage à moitié découvert. En plus, les "haters" seraient forcés de se lever, de se déplacer, de se montrer le visage et surtout, d'appuyer leur mécontentement général par des arguments solides et sérieux. Mais le pire dans tout ça, c'est que la plupart de ceux qui ne s'y présenteraient pas, ce serait parce qu'ils ne savent même pas qu'ils sont des "haters"... Vous en êtes un, vous ? Ne répondez pas tout de suite et ne soyez pas si convaincus. Faites simplement un petit test. Sans tricher, le plus honnêtement du monde. Trois jours. Seulement trois petit jours à vous demander avant d'écrire quoi que ce soit en commentaire sur une publication, quelle qu'elle soit, si c'est vraiment utile d'écrire ceci, si vous avez vraiment pris conscience du sujet en vous informant réellement et de façon objective, et demandez-vous sincèrement si vous étiez en personne devant tous ces gens, diriez-vous la même chose et surtout, de la même manière.

Les "haters" avoués vont se dire qu'il n'est pas nécessaire de faire le test. "Ça me défoule et ça me fait du bien parce que je ne peux libérer mes frustrations dans mon quotidien et qu'en plus, faire des recherches sur le sujet est beaucoup trop long et épuisant.". Les autres vont peut-être découvrir un aspect d'eux-mêmes qu'il vaudrait mieux améliorer. Ceux-là pourront par la suite se donner un autre trois jours à ne dire que de belles choses sur les réseaux sociaux et sur les publications. Ensuite, comparez votre propre humeur... C'est facile de tomber dans ce sournois flux d'agressivité en lisant toutes ces stupidités. On ne s'en rend pas toujours compte, mais on embarque facilement dans ce jeu agressif, irrespectueux et surtout inutile. Ça vous arrive ça ?

Non mais honnêtement, là...

Je pense que pour briser ce moule agressif, on devrait tous répondre par un bel émoji de licorne, d'arc-en-ciel ou de tondeuse à gazon. Ça fonctionne et pour une fois, les émojis seraient utiles...

Je suis maintenant parfaitement réveillé, calme et souriant. Mais aujourd'hui, je me donne le droit de détester qu'une seule chose... Les "haters".

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